Les étiquettes : Un poids lourd à porter pour nos enfants

En tant qu'adultes, nous avons souvent une grande responsabilité dans la manière dont nous interagissons avec les enfants. Nos paroles ont un pouvoir immense, pouvant à la fois construire ou détruire leur estime de soi. Trop souvent, dans des moments de frustration ou d’impatience, des étiquettes négatives se glissent dans nos conversations : "Tu es lent", "Tu manges trop", "Tu es sale", "Tu es méchant". Mais ces mots peuvent laisser des traces profondes et durables chez les enfants. Il est donc crucial de prendre conscience de l’impact de nos paroles.

GÉRER SES ÉMOTIONS

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5/16/20253 min temps de lecture

L'impact des étiquettes

Les étiquettes attribuées aux enfants ne se limitent pas à des mots qui sont dits sur le moment. Elles deviennent des vérités que l’enfant commence à croire et à intégrer dans sa propre perception de lui-même. Lorsqu'un enfant entend régulièrement "tu es lent", il peut commencer à se percevoir comme tel, et développer un sentiment d’impuissance à changer. De même, une remarque comme "tu es sale" peut mener à une peur excessive de l'hygiène, ou pire encore, à un sentiment de honte.

À long terme, ces étiquettes peuvent affecter l'image que l’enfant a de lui-même. Au lieu de comprendre qu'un comportement peut être corrigé, l'enfant finit par se voir comme intrinsèquement "lent", "méchant" ou "sale". Cela peut engendrer des troubles de l’estime de soi, de la confiance et des comportements négatifs, sans oublier l'impact sur sa motivation et son bien-être émotionnel.

Pourquoi cela arrive-t-il ?

Le plus souvent, ces étiquettes sont dites dans des moments de frustration, quand l’adulte est fatigué ou qu’il cherche à imposer une norme rapidement. La parole devient alors un moyen d’exprimer l’agacement, de punir ou de faire comprendre la nécessité d’un changement. Cependant, ce n’est pas ainsi que les enfants comprennent et intériorisent les choses. Plutôt que de saisir la critique, ils absorbent l’étiquette. C'est un réflexe humain : nous avons tendance à croire ce qu'on nous dit sur nous-mêmes, surtout lorsque cela provient de figures d'autorité.

Que faire pour éviter de coller des étiquettes ?

1. Remplacer les jugements par des observations

Au lieu de dire "tu es lent", essayons de dire "ce que tu fais prend plus de temps aujourd’hui, peut-être que tu as besoin d'un peu de repos". De cette manière, on se concentre sur le comportement, et non sur la personne. Cela permet à l’enfant de comprendre que l’on peut changer une action sans remettre en cause son identité.

2. Encourager le dialogue

Demander à l’enfant pourquoi il agit de la sorte peut offrir une opportunité de mieux comprendre son état d’esprit et ses besoins. Par exemple, au lieu de dire "tu manges trop", on peut lui demander s’il a encore faim ou s’il mange pour d'autres raisons comme l’ennui ou l’émotion.

3. Focaliser sur les actions positives

Il est important de mettre en avant les comportements que l’on souhaite voir se répéter. Par exemple, au lieu de se concentrer sur un moment où l'enfant est en désordre, on peut remarquer et apprécier les moments où il fait un effort pour ranger ou prendre soin de lui-même.

4. Faire preuve de patience

Les enfants apprennent à leur rythme. Les remarques comme "tu es vraiment sale" ou "tu es méchant" peuvent être évitées en offrant des solutions pour résoudre la situation. Par exemple, au lieu de réprimander pour la saleté, nous pourrions proposer "voyons ensemble comment on pourrait ranger cela" ou "qu’est-ce qui pourrait t’aider à te sentir mieux ?"

5. Apprécier l’effort, pas seulement le résultat

Les étiquettes négatives viennent souvent d’une exigence de performance. Apprécier les efforts fournis par l’enfant, même s’ils ne mènent pas toujours au résultat attendu, encourage son engagement et sa confiance.

Les mots que nous utilisons pour décrire les enfants façonnent leur vision de soi. Il est essentiel de se rappeler que chaque enfant est en développement et que des paroles bienveillantes et constructives les aident à grandir de manière épanouie. Au lieu de donner des étiquettes qui figent leur identité, offrons-leur la possibilité d’évoluer, d’apprendre et de se voir sous un jour positif. Soyons les adultes qui les soutiennent et les encouragent à devenir la meilleure version d’eux-mêmes, en soulignant leur potentiel plutôt que leurs défauts.